Durée :  50 minutes

spectacle sans paroles

Sur la matière, sur l'imaginaire autour du papier et de l'écriture,

"ligne(s)d'horizon" est un spectacle poétique et contemporain, réunissant le théâtre d’objet, la danse, les arts plastiques, situé à la lisière entre performance et théâtre

Le papier, support ancestral de la création,

 

est ici le protagoniste principal d’un spectacle complet qui nous entraine dans l’univers de la peinture, de la danse et du théâtre d’objet.

Le récit

 

Un personnage, seul, dans l’intimité. Sa main dessine. Une ligne d’horizon s’étire, s’étire jusqu’à ce qu’elle prenne vie, qu’elle forme un mot, une phrase, une histoire.

Deux corps, passeurs d’une histoire qui se déroule en temps réel, combinaisons d’êtres imaginaires ou à forme humaine. Deux corps qui évoluent dans le champ des possibles, un univers d’écriture et de papier, guidés par l’acte créateur du premier personnage.

Un chassé-croisé entre le réel et l’imaginaire. Une mise en abyme sur les thèmes de l’écriture, du papier et de la création.

Le mouvement du pinceau… l’empreinte de l’encre noire… de l’eau… le son du papier qu’on froisse, qu’on déchire… la matière.

Le trait qui prend forme… l’instant fragile du passage du dessin à l’écriture… l’entre-deux… les « peut-être »… les prémices de l’acte de création.

Un personnage qui apparaît soudain… l’histoire qui prend vie… le fil de l’imaginaire… la création de mondes intérieurs.

Dans la continuité des précédentes créations de la compagnie « Talon d’argile » et « Poisson Pêcheur », le spectacle transporte le public dans un univers visuel et sonore qui trouble, questionne et captive.

Texte de Jean Pierre Cramoisan, suite aux représentations du spectacle au Théâtre TOURSKY à Marseille.

Jean Pierre Cramoisan est auteur de romans, mais aussi de nouvelles publiées dans de nombreuses revues. Il a écrit dans divers quotidiens nationaux en tant que critique d’art et de théâtre.

Ligne d’horizon(s), une métaphysique de la couleur.

Ligne d’horizon(s) est une aventure théâtrale où les formes et les couleurs s’agrègent dans un continuel jeu de métamorphoses pour tenter l’expérience d’un nouveau langage. Au début, avant que tout ne s’articule, il y a les livres aux pages poussées par le vent.

Le vent se fait lecteur et musique.

Puis le silence révèle l’inerte.

Quelque chose va se jouer, se nouer et se dénouer.

Les images, donc les idées, dont se sert Ligne d’horizon(s) que je ne peux m’empêcher de désigner comme un personnage conçu à la manière d’entités multiples, évoque des créatures fantasques issues du tréfonds de notre inconscient collectif. Chacune à leur tour elles vont nommer le monde, le désigner, souvent l’apostropher, lui apporter la poésie des longues inquiétudes.

De l’immobilité naît le mouvement. Ce paradoxe qui transcende la contemplation contient la texture brute de toutes nos interrogations et la manière dont on traite des choses de l’esprit. Dans chacun des substantifs qui sont employés pour ouvrir des fenêtres sur le monde, il y a matérialité, existence, non-existence, réalité, séquence et conséquence et qui dit conséquence implique forcément l’acte créateur.

Comme le moteur immobile d’Aristote, Ligne d’horizon(s) ancre son axe au centre du monde, pour qu’ainsi les choses se mettent à tourner, à se représenter. Substance fait partie de ces mots où sont attachés les ciels de voûte du savoir, de la connaissance et du hasard ; mais aussi essence, être, nature, substratum, cause, contenu, fondement, corps, principe et tout ce qui subsiste, demeure, dure, existe et résulte, mais aussi ce qui se substitue, ce qui est commuable, échangeable, c’est à dire qui remplace le vide par le plein, le néant par la forme, ce qui relie l’espace au temps, ce que l’usure fait disparaître et réapparaître sous de multiples dehors.

Tout cela prend sa source dans une histoire immémoriale hantée de métaphysique, qui se tisse sur le canevas des plus vieux mythes de l’humanité. Les formes et les couleurs ancestrales créent un univers qui repousse son territoire jusqu’à la marge de l’incommensurable, ce moment où l’indicible se conjugue à l’intraduisible.

Ligne d’horizon(s) installe ses fantasqueries dans la tradition de la commedia dell’arte pour changer d’apparences, de costumes, témoin ce personnage au visage embouti d’un long bec faisant penser à ces médecins qui soignaient les pestes au moyen-âge ; d’autres apparitions installées sur des sièges roulants traversent la scène, une femme dans une robe extravagante danse, danse jusqu’à l’oubli, puis s’efface de la scène pour laisser

place à un champ de colonnes où chacun tente d’y laisser des traces, l’empreinte de leurs mains.

Ainsi les choses sont et ne sont pas toutes ensemble, nous sommes et ne sommes pas, ou plutôt sur le point d’être ou de naître, en embuscade au fond d’un creux ou d’un soupir de temps que même la mort ne saurait nous ravir. Le mouvement est perpétuel, porteur d’avalanches d’images qui partent à la conquête des formes, des signes et des couleurs. Mais l’univers est-il aussi magique qu’il n’y parait ? N’est-il qu’illusion, mirage, écran de fumée ? Est-il rêvé ou sommes-nous à l’intérieur d’un rêve ? Sommes-nous dans une machine à fabriquer des leurres ? Est-ce un tour de passe-passe génial ? Un trucage ? Une imposture du vide ? Nous n’en savons rien, et c’est peut-être pour cela que Ligne d’horizon(s) existe passionnément pour lever le voile. Tout ce qui est vrai est possible et ce qui est impossible l’est aussi. Ainsi le cheminement de Ligne d’horizon(s) peut aller librement de la réalité à l’imaginaire sans passer par les traquenards et les culs-de-sacs qui jalonnent son chemin.

Parlons alors de subterfuges, de dérobade cosmique, de grande marrade originelle, d’éclosions, de détours, de pentes, d’avaloirs à images, de virevoltes coloriées, de face-à- face avec les démons insolents qui se nourrissent de notre esprit.

Ligne d’horizon(s) écarte la réalité, l’exclut, l’omet parfois pour mieux la reformuler et, à chaque fois, il nous refait le coup de la création ; il met les choses à part, à l’envers, dans des parenthèses qui ressemblent à de petits mondes réfugiés dans des bulles de couleurs, sortes de serres poétiques où germine, croît et se dilate l’imaginaire. Il a ce goût pour l’inexploré, cette recherche d’un informel remodelé.

Ligne d’horizon(s) a beaucoup d’un méditatif rêveur égaré essayant de déchiffrer l’alphabet d’un monde qui s’écrirait à l’envers sur un écran noir.

Abracadabrant, il l’est, de toutes les façons et dans toutes les directions de l’utopie. Atmosphères étranges, oniriques, épastrouillantes, ubuesques, absurdes, mais tellement vraies et si proches de nous, à l’orée de ce qui nous ressemble, de notre humanité, tout simplement.

Il roule sa bosse d’images dans le sable des déserts, là où la verticalité de la lumière ravive la brûlure des blessures ; il se laisse porter par la rumeur éternelle des flots de couleurs, éclairant sa route dans les ténèbres de l’espace ; il s’enfonce toujours plus loin dans ce que lui offre les secrets de la vie ; il frappe à toutes les portes de l’infini qui lui répètent cette sublime et terrible phrase de Pascal comme un écho démultiplié : le silence éternel des ces espaces infinis m’effraie.

Jean-Pierre Cramoisan

La création du spectacle

 

Direction artistique : Gaëlle Boucherit / Echanges avec Philippe Javault

Comédiens manipulateurs : Rachel Da Silva / Tucker Frederick Kapp

Plasticienne et écriture en direct : Gaëlle Boucherit

Création Lumière : Lucas Gilabert / Marion Jouhanneau

Création sonore et musique originale  : Victor Betti et Laurent Buisson

Costumes : Raphaël Lobello - Françoise Cueff – Sarah Béranger

Construction des décors : Alexander Bugel / David Le Barse

Soutiens construction : Léo Lacomblez / Denis Diaz / Marine Senges

Techniciens plateaux : Sophie Lyon-caen / Laurence Katz / Emma Ravel

Explorations calligraphiques : Kitty Sabatier

Production : Stéphanie Chiron

Coproduction : Centre TOPIC / Festival International de Marionnettes de Tolosa (Espagne)

Le spectacle est soutenu par :

(DRAC Midi-Pyrénées)

 La Direction régionale des Affaires Culturelles du Ministère de la Culture

 La Mairie de Toulouse

Mécénat culturel :

Entreprises G-Lalo et J.Herbin, encres et accessoires d’écriture, à Paris

Coproduction :

Centre TOPIC / Festival International de Marionnettes de Tolosa (Espagne)

Les partenaires :

La Grainerie à Balma / Espace Mix’Art Myrys à Toulouse / Espace Autre Sens à Mazère-sur-Salat / La Maison Salvan / La Mairie de Labège / Lavelanet culture / Association Teatro Escolar du Théâtre Tramoia à Elche, Espagne / Espace Odradek / la Salle Tempo et la Mairie de Leguevin / l’Usine, Lieu conventionné dédié aux Arts de la rue (Tournefeuille/Toulouse Métropole) avec le soutien de Marionnettissimo / Cap Découverte à Carmaux / accueil pour répétitions au TNT Toulouse / L'Usine JOB à Saint Girons / Le journal La Dépêche à Toulouse / La compagnie Créature à Toulouse

Remerciements:

Kitty Sabatier / Barbara Tannery / David Le Barse / David Trives / Mireille Souques / Laurence Katz / Renaud Le Guhenec.

Traces...

spectacle - LIGNE(S)D'HORIZON

FRANCE : Théâtre Le Toursky MARSEILLE / Théâtre le Dôme SAUMUR / Espace François Mitterand & Musée Champollion, FIGEAC / Festival Marionnettissimo, l’Escale TOURNEFEUILLE / l’Odyssée de PERIGUEUX / TEC, St MAURICE L'EXIL / TOPIC festival international de la marionnette de TOLOSA Espagne…

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